L’activité physique, une nécessité

10 septembre 2018

L’activité musculaire est donc une nécessité dans le sens où le bon fonctionnement d’autres organes (p. ex. cœur, foie, rein) a évolué en coopération avec cette activité.

C’est bien connu, l’activité physique est bonne pour la santé. Loin d’être un simple complément ou une addition positive, elle est en fait une composante essentielle à notre vie biologique. Voici pourquoi.

L’activité physique est cruciale pour l’entretien de la vie biologique. Cela est lié au fait que les différentes composantes de notre corps ont évolué dans un mode de coopération au cours des millénaires. Nous sommes constitués de tissus, organes, systèmes qui collaborent étroitement dans le but unique, au plan biologique, d’assurer la survie de l’organisme. La mise en action du système musculaire a toujours fait partie de cette équation pour nos ancêtres et est vraisemblablement restée inscrite dans notre code génétique.

Bon fonctionnement des organes

L’activité musculaire est donc une nécessité dans le sens où le bon fonctionnement d’autres organes (p. ex. cœur, foie, rein) a évolué en coopération avec cette activité. Le muscle est le seul système sur lequel nous exerçons une action volontaire. Toutefois, sa mise à l’arrêt entraînera des conséquences à plus ou moins long terme sur le bon fonctionnement des organes et éventuellement de l’organisme.

Diabète de type 2

À titre d’exemple, analysons rapidement le rôle de l’activité musculaire dans le maintien de niveaux normaux de glucose sanguin et de là, voyons le développement d’un diabète de type 2.

Le muscle est la principale voie d’entrée du glucose circulant dans les cellules via la présence de transporteurs. La présence de ces transporteurs à la surface de la cellule musculaire est directement influencée par l’activité de celle-ci. L’insuffisance d’activité de notre masse musculaire entraînera une diminution progressive de l’entrée du glucose dans cette imposante masse de cellules (20-30 kg) qui provoquera une augmentation de la glycémie, une diminution de l’efficacité de fonctionnement de plusieurs organes, dont le pancréas, et contribuera progressivement au développement d’un diabète de type 2. Il existe une littérature abondante soutenant le rôle essentiel de l’activité physique dans le bon fonctionnement vraisemblablement de tous nos organes.

Transformation d’énergie

Un autre élément à considérer en lien avec le concept de la contribution essentielle de l’exercice physique à l’entretien de la vie biologique est la notion de transformation d’énergie. La vie sur le plan biologique est foncièrement constituée de milliards de réactions chimiques dites de construction (anaboliques) qui nécessitent un approvisionnement en énergie. Cette énergie provient d’un autre type de réactions chimiques (cataboliques) au cours desquelles des molécules complexes provenant des aliments sont défaites, libérant ainsi l’énergie nécessaire aux réactions de construction et donc à la vie biologique. Il est intéressant de constater que la vie sur le plan énergétique réside dans l’organisation de la matière (réactions de construction) alors que les spécialistes de la thermodynamique nous informent que le flot d’énergie dans notre environnement se déplace vers un désordre (entropie).

Certains auteurs propose l’hypothèse que la capacité de transformations énergétiques soit un facteur de risque de morbidité et de mortalité plus important que le diabète, l’hypertension ou l’obésité (Koch et Britton, 2017).

Stimulateur des transformations énergétiques

Du point de vue de la bioénergétique, l’exercice physique est un formidable accélérateur (jusqu’à 20 fois selon l’intensité) de réactions de construction donc des réactions qui stimulent la « vie » aux dépens des forces qui gouvernent notre univers. L’exercice physique peut donc constituer un stimulateur des transformations énergétiques essentielles au maintien de la vie. En fait l’exercice physique constitue le seul moyen naturel d’accélérer ces transformations énergétiques et peut donc représenter la vie en accéléré (Lavoie, 2017). Certains auteurs propose l’hypothèse que la capacité de transformations énergétiques soit un facteur de risque de morbidité et de mortalité plus important que le diabète, l’hypertension ou l’obésité (Koch et Britton, 2017).

Le rôle premier de notre système musculo-squelettique est d’assurer le mouvement sous toutes ses formes et bien entendu la locomotion. Mais l’activité musculaire fait partie d’un système de régulation qui assure le bon fonctionnement non seulement du muscle, mais de l’ensemble de nos fonctions physiologiques.

Comment intégrer l’activité physique à ses habitudes de vie?

On peut facilement déduire que l’idéal est de commencer en bas âge. Néanmoins, de nombreuses études scientifiques soutiennent le constat que les apports bénéfiques de l’exercice physique s’observent à tout âge et dans de nombreuses conditions pathologiques. Toutefois, intégrer l’activité physique à sa vie de façon durable et sécuritaire est plus compliqué qu’il n’y paraît.

Au cours des dernières décennies, une quantité impressionnante de recherches scientifiques en sciences de l’activité physique ont conduit au raffinement d’un nouveau domaine de connaissances en santé, la kinésiologie.

Le kinésiologue ou spécialiste de l’activité physique maîtrise un large éventail d’outils qui serviront à individualiser ses interventions et à aider ainsi différents types de personnes à devenir autonomes en matière d’intégration de l’activité physique à ses activités quotidiennes. Le meilleur conseil que l’on peut donner en matière d’activité physique est de consulter un kinésiologue.

 

Jean-Marc Lavoie, Ph. D.
Professeur titulaire
EKSAP, Faculté de médecine

Références:

Lavoie J-M. L’exercice physique est la vie en accéléré. Pourquoi l’activité physique est essentielle à l’entretien de la vie biologique. Éditions JFD, 2017.

Koch LG et Britton SL. Theoretical and Biological Evaluation of the Link between Low Exercise Capacity and Disease Risk. Cold Spring Harb Perspect Med. 2018 Jan 2;8(1). pii: a029868. doi: 10.1101/cshperspect.a029868

 

Vous aimeriez nous présenter un texte?

Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs à la faculté pour l’infolettre.

Que ce soit pour :

  • Démontrer les applications concrètes de vos recherches
  • Déconstruire un mythe
  • Donner des conseils pour être en santé
  • Expliquer un concept de votre domaine d’expertise

Écrivez-nous!

*L’infolettre est publiée 10 fois par année et envoyée à plus de 25 000 personnes : étudiants, diplômés, donateurs, professeurs/chercheurs et employés de la faculté.