Rencontre avec Felipe Verdugo, diplômé et chargé de cours en piano à la Faculté de musique et professeur associé à l’ÉKSAP de l’Université de Montréal.
Source : Faculté de musique de l’Université de Montréal
- En quelques mots, comment vous décririez-vous?
Je suis d’abord pianiste, mais je travaille également comme chercheur et comme enseignant. Je viens de Santiago, au Chili, où j’ai fait mes études de premier cycle universitaire avant d’arriver à la Faculté de musique, où j’ai ensuite complété une maîtrise et un doctorat en interprétation du piano. Je prends énormément de plaisir à apprendre, à réfléchir et à aller un peu à l’encontre des silos disciplinaires. C’est pourquoi je me suis impliqué formellement dans d’autres domaines que l’interprétation musicale, dont la biomécanique, les technologies de la musique et aussi la science politique.
- Parlez-nous de votre expérience à la Faculté.
Dès mon arrivée, j’ai remarqué une culture d’entraide et de partage autant entre le corps enseignant qu’entre les étudiantes et étudiants pianistes. Une telle atmosphère, plutôt rare dans un domaine aussi compétitif, a été l’une des qualités que j’ai le plus aimées tout au long de mes études. Mon directeur de recherche à la maîtrise et au doctorat, Marc Durand, a profondément marqué mon évolution au piano et mon rapport à l’instrument. Il a eu un véritable impact sur mon rapport à la musique en tant que moyen d’expression indissociable de notre vécu, et tout particulièrement de notre vécu au niveau corporel ou physique.
- De quelle manière votre parcours à la Faculté de musique a-t-il influencé votre parcours professionnel?
J’y ai développé des compétences et connaissances que j’utilise chaque jour dans ma pratique instrumentale et dans mes autres activités professionnelles. Je suis aujourd’hui chargé de cours en piano à la Faculté de musique et pour le Séminaire de recherche sur le jeu pianistique, du geste au son, offert pour la première fois à l’automne 2020.
En plus de mes stages postdoctoraux à l’Université McGill et à l’Université Bretagne-Sud grâce à une bourse du CRSH et du FRQSC, j’ai été chercheur postdoctoral à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal. J’approfondis, d’un point de vue à la fois scientifique et artistique, différents savoirs acquis pendant mes études supérieures à la Faculté de musique au niveau du lien entre le geste du pianiste, le contrôle du son et l’expression musicale.
- En quoi la recherche contribue-t-elle à vos pratiques et méthodes d’enseignement?
Comme chercheur postdoctoral, je m’implique des projets de recherche sur la biomécanique de la technique au piano ainsi que sur le contrôle par le geste de certains paramètres expressifs de la musique. Ces activités m’ont permis d’enrichir mes méthodes d’enseignement en apportant des preuves scientifiques aux connaissances que je transmets aux étudiantes et étudiants, notamment au niveau de l’implication de l’ensemble du corps et non pas seulement des doigts et des bras dans le jeu, et en raffinant le vocabulaire utilisé pour transmettre ces connaissances. Mes activités de recherche me permettent aussi d’intégrer mes élèves aux projets que je mène, ce qui leur apporte non seulement une expérience complémentaire à leur pratique à l’instrument, mais aussi un appui financier pendant la réalisation de leurs études.
- Quelles sont, selon vous, les qualités les plus importantes pour un pianiste?
D’abord, une grande capacité de travail jumelée à une capacité de profiter d’autres dimensions de la vie. Ensuite, un esprit musical sensible et soucieux du détail associé à une capacité de prendre du recul en fonction du contexte général. Finalement, une bonne estime de soi combinée à un fort esprit autocritique. Et un désir constant d’apprendre!
Janvier 2021