Source : TVA Nouvelles. 19 février 2025, par Gabriel Ouimet
Les deux tempêtes hivernales qui ont balayé le Québec dans les derniers jours nous forcent à marcher dans la neige depuis dimanche. On se pose donc la question: ces grosses bordées ont-elles des avantages sur notre santé? Combien de calories brule-t-on en pelletant ou simplement en se déplaçant sur les trottoirs enneigés? Une experte répond à nos questions.
Les activités quotidiennes des Montréalais ont pris des allures de séances d’entraînement improvisées dans les derniers jours, souligne la professeure à l’école de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Marie-Ève Mathieu.
«On est dans un véritable petit marathon de neige en ce moment. Il y a plusieurs inconvénients, mais mon cœur de kinésiologue est content, parce que les gens dépensent beaucoup plus d’énergie pour accomplir leurs tâches extérieures quotidiennes après les tempêtes du genre», explique-t-elle.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent d’ailleurs les efforts déployés par certains piétons pour se déplacer.
Marie-Ève Mathieu le confirme: marcher dans la neige représente un défi de taille.
«C’est un peu comme faire de la raquette, mais sans raquette. Ou encore, comme marcher dans le sable. Quand on s’enfonce dans la neige, ça nous oblige à monter notre jambe plus haut à chaque pas. Ça nous déséquilibre, en plus de nous faire forcer davantage. Il y a beaucoup plus de muscles qui sont sollicités que quand on marche sur un terrain plat», précise-t-elle.
Combien de calories brule-t-on de plus en marchant dans la neige ou en pelletant?
Pour connaître l’intensité d’une activité physique, il faut comparer l’énergie qu’on dépense en la pratiquant à celle dépensée par notre métabolisme quand il est au repos.
Pour y arriver, les experts utilisent une unité de mesure: le Metabolic Equivalent of Task (ou MET). Plus l’intensité d’une activité est élevée, plus le chiffre est élevé. Depuis 1993, des chercheurs le quantifie et mettent à jour les dépenses énergétiques associées à différentes activités physiques dans le Compendium Of Physical Activities.
Par exemple, la marche à un rythme moyen sur un terrain plat équivaut à 3 MET. La marche dans le sable équivaut, elle, à 4,5 MET. Pour une sortie en raquette, on parle plutôt de 5,3 à 10 MET, alors que pelleter équivaut à 6 MET.
En raison de la neige qui recouvre actuellement beaucoup de rues et de trottoirs, la dépense énergétique -et donc le MET- associée à une activité aussi simple que la marche augmente de manière considérable.
«Actuellement, avec la quantité neige qu’il y a, on doit être à près de 5,5 MET quand on marche», estime Marie-Ève Mathieu.
En utilisant cette donnée, on peut calculer les calories dépensées par une personne en fonction de son poids et de la durée de l’activité.
Voici différents exemples
Marche de 30 minutes à intensité moyenne sur un terrain plat
- Une personne de 125lbs dépense 90 calories
- Une personne de 150lbs dépense 107 calories
- Une personne de 175lbs dépense 125 calories
- Une personne de 200lbs dépense 143 calories
- Une personne de 225lbs dépense 160 calories
Marche de 30 minutes dans la neige:
- Une personne de 125lbs dépense 164 calories
- Une personne de 150lbs dépense 196 calories
- Une personne de 175lbs dépense 229 calories
- Une personne de 200lbs dépense 262 calories
- Une personne de 225lbs dépense 295 calories
Séance de pelletage de 30 minutes de la neige à effort moyen:
- Une personne de 125lbs dépense 178 calories
- Une personne de 150lbs dépense 215 calories
- Une personne de 175lbs dépense 250 calories
- Une personne de 200lbs dépense 286 calories
- Une personne de 225lbs dépense 322 calories
La sécurité avant tout
Même si les tempêtes hivernales peuvent nous faire brûler plus d’énergie, elles ne sont pas sans danger, notamment pour les personnes sédentaires ou pour celles qui souffrent de problèmes de santé, rappelle Marie-Ève Mathieu.
«Pelleter ou marcher dans la neige peut revenir à faire un effort maximum soutenu pour certaines personnes, ce qui peut être dangereux. Pour ces personnes, c’est particulièrement important de faire un échauffement, de prendre des pauses, de prendre son temps et de boire en quantité suffisante. Ça peut permettre d’éviter les accidents», insiste-t-elle.